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L’épopée des conserves: une histoire de transmission et de saveurs
Il n’y a pas si longtemps, dans nos cuisines familiales, le «fait maison» faisait partie du quotidien. Nos grands-mères et arrière-grands-mères, avec leurs mains habiles et leur savoir-faire ancestral, transformaient les produits de la terre en trésors conservés pour toute l’année.
Qu’est devenue cette épopée des conserves ? Des souvenirs gourmands d’un autre temps?
À une époque où les réfrigérateurs et congélateurs n’étaient pas omniprésents, conserver les aliments était essentiel pour traverser l’hiver.
Dans quelques années, la génération qui a pratiqué cet art, appelée la génération silencieuse – ceux nés entre 1928 et 1945, durant la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale – aura complètement disparu. Cette génération, issue de familles nombreuses où les mères passaient de longues heures derrière les chaudrons, savait tirer profit de l’abondance pour alléger la facture alimentaire. Si elles ont transmis cet art à leurs enfants, tous ne l’ont pas pratiqué, et ainsi la transmission s’est peu à peu perdue avec les transformations sociales et économiques.
Faut-il préserver cette tradition?
Sans aucun doute, oui! Et il y a de l’espoir. Bien que les produits transformés et les commodités modernes soient omniprésents, l’intérêt pour les méthodes traditionnelles renaît, car elles sont porteuses de sens. Les conserves reviennent, et de plus en plus de gens cherchent à renouer avec leurs racines culinaires, découvrant le plaisir de créer des bocaux remplis de saveurs, d’histoires et de traditions.
©Daphné Caron
Qui a dit que les conserves rimaient avec plaisir? Celui qui en a fait et goûté!
Faire des conserves n’est pas seulement une tâche, c’était aussi une occasion de se rassembler. Famille et amis se joignent à la tâche, transformant une journée, qui aurait pu être une corvée, en un événement animé de rires, d’histoires et de conseils culinaires.
Et surtout, une fois que vous avez fait votre propre sauce tomate, confitures, marinades…, difficile – non impossible! – de revenir à celles du commerce. Les artisans locaux offrent de belles alternatives, mais aussi, pourquoi pas, de belles inspirations pour se lancer dans les conserves 😉 et créer ses propres saveurs et moments mémorables.
Imaginez votre journée de conserves : un jour de fin d’été, votre cuisine aux fenêtres grandes ouvertes, une légère brise, les mains tachées de jus de fruits ou de légumes, et autour d’une grande table, amis, parents et enfants s’affairant ensemble. Les bocaux, prêts à être remplis, sont un spectacle de couleurs, de saveurs et d’amitié. C’est du bonheur en conserve!
Et le jour où vous ouvrirez un bocal fait maison, vous penserez à cette journée de fin d’été. Vous voudrez la revivre…
C’est ainsi qu’un geste – qui a du sens – devient une tradition.
©Dominic Bérubé